Keiko Watanabe, agente de la CIA et prof de maths, pour vous servir o/

La classe était silencieuse ce jour-là, comme tout les autres à vrai dire, le professeur principal étant parvenu à les dresser pour qu'ils aient au moins la politesse de se taire quand un nouveau venu débarquait dans le corps enseignant. Keiko se tenait droite à coté du bureau de Koro-sensei et pas loin de Tadaomi Karasuma, le professeur de sport et agent du Ministère de la Défense du Japon, du coin de l'oeil, elle pouvait voir que toutes les fenêtres étaient ouvertes, la rassurant au passage. La pièce était trop petite à son gout, le plafond trop bas et la disposition des tables lui donnait la désagréable sensation d'avoir ses mouvements réduits. Elle allait changer tout ça pour le bien de sa mission et de tous, mais surtout pour son propre bien. Cela faisait quelques minutes déjà que le silence planait, l'ambiance plombée par son mutisme flagrant et son regard inquisiteur. En fait, elle laissait le temps aux élèves de s'habituer à sa présence et à noter dans leurs petites têtes d'enfant ce qu'elle avait amené... c'est à dire rien! Du moins en apparence... Une prof normale, voilà qui changeait bien des choses. Il faut dire aussi que sa tenue sortait de l'ordinaire! Certes, elle portait bien une veste sombre et une chemise, accompagnées d'une cravate rayée rouge et grise, et ses cheveux étaient attachés. Mais le short et les chaussettes longues rayées blanc et violet, ce n'était pas banal!

Jugeant qu'elle avait assez fait la pose pour eux et suffisamment observé ses nouveaux camarades de mission, elle s'inclina avant de prendre la parole, un sourire éclatant aux lèvres:

- Bonjour, je suis Keiko Watanabe! Vous pouvez m'appeler "Professeur" ou "Keiko" mais uniquement lors de mes bons jours. Je serais votre professeur de Mathématiques, vous me verrez donc souvent.

L'approche était parfaite, elle venait d'attiser la curiosité des élèves sans même prononcer le mot "gouvernement" ou "meurtre". Ne pas attirer les soupçons, c'était tout ce qu'elle devait faire. Maintenant, il fallait qu'elle ait leur sympathie, afin que son travail et le leur ne soit pas semer de tacles alliés. En bonne comédienne, elle simula la gêne d'être en face de toutes ces personnes, en vérité, elle avait un peu la trouille. C'était la première fois qu'elle travaillait avec des enfants et espérait grandement être une bonne professeur. Embarrassée, elle passa une main dans ses cheveux.

- Désolée, c'est l'émotion, héhé... Si je m'attendais à me retrouver à nouveau dans cette salle mais derrière le bureau... Comme quoi, tout est possible quand on est motivé! Si vous avez des questions, je ne suis pas loin, sinon, vous pouvez toujours attendre le cours de maths, je vous ai justement après la pause déjeuner. C'était un plaisir de vous rencontrer en tout cas!

Après une nouvelle inclinaison de la tête, la jeune femme quitta la pièce avec l'agent du Ministère, se dirigeant droit vers la salle des professeurs. Après un soupir, elle retira vivement l'élastique de ses cheveux puis s'installa dans une chaise.

- Des enfants... C'est vraiment n'importe quoi. Ils n'ont pas l'étoffe de tueurs, même ce rouquin, Akabane. Mais bon, la mission c'est la mission! Vous savez ce que vous avez à dire n'est-ce pas? Ils ne doivent pas savoir que je suis là pour faire la même chose qu'eux, une simple prof et rien d'autres, c'était le deal.

- Ne me prenez pas pour un débutant, nous avons déjà de la chance que la CIA vous envoie nous aider et je le sais fort bien.

- De la chance? Vous faites erreur, j'ai demandé à être ici. Tuer ne devrait pas être le taff de gosses, ils devraient plutot s'intéresser à leurs examens.

- Nous sommes bien d'accord. Vous ne craignez pas qu'ils aillent fouiller vos dossiers pour voir si ce que vous dites est vrai?

- Les enfants? Oui, j'ai vu que certains étaient de vrais geeks. Non, c'est impossible qu'ils trouvent une faille, je suis officiellement une ex-élève de ce bahut, véritable cancre en tout sauf en maths et cogneuse de deux ou trois classes A qui m'avaient cherché des crasses. C'est tout ce qu'ils trouveront!

- Tant mieux, votre pedigree n'est pas très valorisant.

- Si vous le dites. Bien assez parler, je suis ici pour enseigner moi! Alors buvez votre jus de chaussettes et laissez-moi préparer mon cours, vilain garnement!

Souriante, elle sortit quelques feuilles de son sac en cuir et son ordinateur, les idées pleins la tête. La plupart dirigée vers sa cible principale...